6

Les hommes étaient éparpillés dans toute la galaxie. Un homme seul ici, une poignée là. D’infimes êtres de muscles, d’os et de matière grise pour tenir une galaxie en respect. De faibles épaules pour porter le manteau de la grandeur humaine déployé à travers les années-lumière.

Car l’Homme avait volé trop vite, avait poussé trop loin – au-delà de ses capacités physiques. Ce n’était pas par la force qu’il tenait ses avant-postes stellaires, mais grâce à autre chose… par la puissance de sa volonté, par son colossal orgueil, par sa conviction féroce que l’Homme était la plus importante créature vivante que la galaxie ait engendrée. Tout cela, en dépit de bien des preuves qu’il ne l’était pas… des preuves qu’il considérait, pesait, et rejetait, dédaigneux de toute grandeur qui n’était pas brutale et agressive.

Trop éparpillés, se dit Christopher Adams. Trop éparpillés et sur des distances trop grandes. Un homme, avec une douzaine d’androïdes et une centaine de robots, pouvait tenir un système solaire. Pouvait le tenir jusqu’à ce qu’il y ait davantage d’hommes ou que quelque chose craque.

Avec le temps, il y aurait davantage d’hommes, si le taux de natalité se maintenait. Mais il faudrait bien des siècles avant que les lignes avancées soient plus solides car les hommes ne tenaient que les points clés… Une planète dans un système entier et pas dans tous les systèmes. Les hommes les avaient négligés parce qu’ils n’étaient pas assez nombreux, ils avaient installé des sphères stratégiques d’influence, s’étaient désintéressés de tout, sauf des systèmes les plus riches, les plus importants.

Il restait de la place pour s’étendre, de la place pour un million d’années. S’il restait encore des hommes dans un million d’années. Si les habitants de ces autres planètes laissaient vivre les hommes, si jamais ne venait le jour où ils seraient prêts à payer le prix terrible de l’extermination de la race humaine.

Ce prix serait élevé, se dit Adams, mais cela pourrait être entrepris, et ce serait facile. Une simple affaire de quelques heures. Des humains, le matin, plus d’humains, le soir. Qu’importait qu’un millier d’autres meurent pour chaque humain tué… ou dix mille, ou cent mille ? En certaines circonstances, un tel prix pourrait bien être considéré comme très bas.

Même maintenant, il existait des îlots de résistance où l’on n’allait qu’avec précaution… ou même que l’on évitait soigneusement. Comme 61 du Cygne par exemple.

Il fallait du discernement… et une certaine tolérance… et une bonne dose de brutalité latente, mais par-dessus tout de l’orgueil, la conviction absolue, inébranlable que l’Homme était sacro-saint, qu’il ne pouvait être touché, qu’il pouvait à peine mourir.

Et cinq hommes étaient morts, trois humains et deux androïdes près d’une rivière qui coulait sur Aldébaran XII, à quelques kilomètres à peine d’Andrelon, la capitale de la planète.

Ils étaient morts d’une mort violente, c’était hors de doute.

Les yeux d’Adams cherchèrent le paragraphe du dernier rapport de Thorne.

Une énergie avait été employée de l’extérieur. Nous avons trouvé un trou percé par sa chaleur à travers le blindage du moteur atomique. L’énergie devait être contrôlée, sinon elle aurait abouti à une destruction absolue. Les écrans automatiques exercèrent leur action et détournèrent le jet d’énergie, mais la machine fut mise hors de contrôle et alla percuter contre l’arbre. Les environs étaient saturés d’une intense radiation.

Un garçon sérieux, Thorne, se dit Adams, il ne laisserait pas échapper un seul détail. Il avait envoyé des robots avant que l’endroit ait eu le temps de refroidir. Mais il n’y avait pas grand-chose à trouver… pas grand-chose qui fournisse une explication. Juste un tas de points d’interrogation.

Cinq hommes étaient morts et une fois cela dit, c’était tout ce qu’on savait. Car ils avaient été brûlés et défigurés au point qu’il n’en restait rien de reconnaissable, pas d’empreintes digitales, pas de fond d’œil qui puissent servir à leur identification.

Non loin des corps carbonisés, la machine s’était écrasée contre un arbre, s’était complètement tordue autour du tronc qu’elle avait à moitié coupé en deux. Une machine qui, comme les hommes, n’était pas identifiable. Une machine qui ne ressemblait à aucune autre dans la galaxie, et, jusqu’à maintenant du moins, une machine incompréhensible.

Thorne l’examinerait à fond. Il la reconstituerait en trois dimensions, jusqu’au dernier fragment de verre et de plastique brisé. Il en ferait faire l’analyse détaillée, demanderait des diagrammes, et les robots la mettraient dans des appareils analyseurs qui la décortiqueraient et l’enregistreraient, molécule par molécule.

Et peut-être trouverait-on quelque chose. Peut-être.

Adams repoussa le rapport et s’adossa dans son fauteuil. L’esprit ailleurs, il épela son nom inscrit sur la vitre de la porte de son bureau, le lisant à l’envers, lentement et avec un soin exagéré. Comme s’il n’avait jamais vu ce nom. Comme s’il ne le connaissait pas. Cherchant à en éclaircir le mystère.

Puis la ligne qui était en dessous :

DIRECTEUR, OFFICE DES RELATIONS EXTRATERRESTRES, SECTEUR SPATIAL 16.

Et encore la ligne suivante :

SERVICE DE LA SÛRETÉ GALACTIQUE (JUSTICE).

Le soleil du début de l’après-midi tombait obliquement d’une fenêtre, en travers de son visage, soulignant sa courte moustache grise, ses cheveux blanchissant sur les tempes.

Cinq hommes étaient morts…

Il aurait voulu pouvoir chasser cette idée de sa tête. Il avait autre chose à faire. Cette affaire Sutton, par exemple. Les rapports la concernant lui parviendraient d’ici une heure environ.

Mais il y avait une photographie… une photographie prise par Thorne qu’il ne pouvait oublier.

Une machine écrasée et des corps brisés et un long sillon fumant dans les herbes. La rivière argentée coulait dans un silence qu’on sentait même là sur cette photo, et dans le lointain la dentelure arachnéenne d’Andrelon se découpait sur un ciel rose.

Adams eut un léger sourire intérieur. Aldébaran XII, imagina-t-il, devait être un monde ravissant. Il n’y était jamais allé et n’irait jamais… car il y avait trop de planètes, oui, trop de planètes pour qu’un homme puisse même rêver de les visiter toutes.

Un jour peut-être, quand les téléporteurs fonctionneraient à travers des années-lumière au lieu de misérables kilomètres… alors peut-être un homme pourrait-il très simplement faire un saut sur n’importe quelle planète de son choix, pour un jour ou une heure, ou juste pour dire qu’il y était allé…

Mais Adams n’avait pas besoin d’être là-bas… Il avait des yeux et des oreilles sur place, comme il en avait sur chacune des planètes occupées de son secteur tout entier.

Thorne y était et Thorne était un garçon capable. Il ne prendrait pas de repos avant d’avoir arraché la dernière parcelle d’information à ces débris et à ces corps déchiquetés.

Je voudrais pouvoir l’oublier, se disait Adams. C’est important, mais pas par-dessus tout.

Un signal bourdonna, Adams appuya sur une touche sur son bureau.

— Qu’y a-t-il ?

Une voix d’androïde répondit :

— C’est M. Thorne au mentophone, monsieur. Il appelle d’Andrelon.

— Merci, Alice, dit Adams.

Il ouvrit un tiroir, en sortit le casque, le mit sur sa tête, le régla, les doigts assurés. Des pensées voletèrent dans son cerveau, des pensées disjointes, désordonnées, faibles et lointaines. Des pensées fantomatiques qui erraient à travers l’univers – épaves résiduelles de l’esprit de créatures, dans le temps et dans l’espace, impossibles à imaginer.

Adams eut un sursaut de recul. Il ne s’y habituerait jamais, se dit-il. J’aurai toujours ce geste d’un gosse qui s’attend à recevoir une gifle.

Les pensées fantomatiques caquetaient et babillaient.

Adams ferma les yeux et se cala dans son fauteuil.

— Allô, Thorne, dit-il mentalement.

La pensée de Thorne arriva, affaiblie et déformée à travers une distance de plus de cinquante années-lumière.

— C’est vous, Adams ? Je vous reçois très faiblement ici.

— Oui, c’est moi. Que se passe-t-il ?

Une pensée chantonnant sur un ton aigu arriva, sautilla dans son cerveau.

Débite ton boniment… chipe le poisson… l’oxygène est hors de prix…

Adams chassa la pensée de son esprit, se concentra davantage.

— Répétez, Thorne, un fantôme est passé et vous a couvert…

La pensée de Thorne était maintenant plus forte, plus distincte.

— Je voulais vous parler d’un nom. Il me semble que je l’ai déjà entendu mais je n’en suis pas certain.

— Quel nom ?

Thorne espaçait maintenant ses pensées, les émettait lentement en les accentuant pour les faire passer à travers les interférences.

— Asher Sutton.

Adams se dressa dans son fauteuil, bouche bée.

— Comment ? rugit-il.

Va vers l’ouest… chantonna une voix dans son cerveau, va vers l’ouest et puis tout droit…

La pensée de Thorne revint :

— … C’était le nom qui était sur la page de garde…

— Répétez, implora Adams. Répétez doucement. La communication a encore été couverte. Je n’ai rien pu saisir de vos pensées.

Les pensées de Thorne revinrent, lentes, chacune puissamment appuyée.

— Voilà. Vous vous souvenez de cette machine écrasée que nous avons découverte ici ? Cinq hommes tués…

— Oui, oui. Bien entendu que je m’en souviens.

— Bon, nous avons trouvé un livre sur l’un des cadavres. Le livre était brûlé, complètement calciné par les radiations. Les robots en ont fait ce qu’ils ont pu, mais ils ne pouvaient pas grand-chose. Un mot par-ci par-là. Rien dont on puisse tirer un sens quelconque…

L’interférence mentale ronronna et gronda. Des demi-pensées passèrent. Des lambeaux désordonnés de pensées qui n’auraient eu aucune équivalence, aucune signification pour un esprit humain, même si elles avaient été entièrement perçues.

— Répétez, demanda désespérément Adams. Répétez.

— Vous vous souvenez de cette machine écrasée. Cinq hommes…

— Oui, oui. J’ai compris cela. Jusqu’au moment où vous parliez du livre. Mais où en arrive-t-on à Sutton ?

— C’est tout ce que les appareils robotiques ont pu déchiffrer, dit Thorne. Juste trois mots : « par Asher Sutton. » Comme s’il avait été l’auteur. Comme si le livre avait été écrit par lui. C’était inscrit sur l’une des premières pages. La page de titre peut-être. Tel livre par Asher Sutton.

Il y eut un silence. Même les voix fantomatiques se turent pendant un instant. Puis une pensée chuintante, zézayante intervint… une pensée de bébé, informe, piaulante. Et cette pensée était incompréhensible, intraduisible, presque dépourvue de sens. Mais hideuse à mettre les nerfs à vif dans son inhumanité.

Adams sentit un frisson de terreur passer soudain dans la moelle de ses os, il saisit les bras de son fauteuil des deux mains et s’y cramponna, tandis qu’une immonde serre griffue lui tordait les entrailles.

Brusquement, la pensée disparut. Cinquante années-lumière filèrent dans le froid de l’espace.

Adams se détendit, sentit la sueur de ses aisselles couler le long de ses côtes.

— Vous êtes là, Thorne ? demanda-t-il.

— Oui. J’en ai écopé un peu, moi aussi.

— Affreux, non ?

— J’ai rarement entendu pire, reconnut Thorne.

Il y eut un instant de silence. Puis les pensées de Thorne reprirent :

— Je perds peut-être simplement du temps. Mais il m’a semblé que je me souvenais de ce nom.

— Certainement. Sutton est allé sur 61 du Cygne.

— Ah, c’est celui-là !

— Il est revenu ce matin.

— Alors, ça ne peut pas avoir été lui. Peut-être est-ce quelqu’un du même nom.

— Peut-être…

— Rien d’autre à signaler, ajouta Thorne. C’était simplement le nom qui me tracassait.

— Continuez votre enquête. Tenez-moi au courant si vous trouvez du nouveau.

— Je n’y manquerai pas. Au revoir.

— Merci d’avoir appelé.

Adams enleva le casque. Il ouvrit les yeux et la vue de son bureau, banal et bien terrien, avec le soleil qui brillait à travers la fenêtre, fut presque un choc physique.

Il s’affaissa sans force dans son fauteuil, réfléchit, rassembla ses souvenirs.

L’homme était venu à la tombée du jour, surgissant de l’ombre dans le patio. Il s’était assis dans le noir et avait parlé comme n’importe quel autre homme. Si ce n’est que les choses qu’il avait dites étaient insensées.

Quand il reviendra, Sutton devra être tué. Je suis votre successeur.

Des paroles insensées.

Incroyables.

Impossibles.

Et pourtant, peut-être aurais-je dû écouter. Peut-être aurais-je dû lui prêter attention au lieu de m’emporter.

Sauf qu’on ne tue pas un homme qui revient après vingt ans d’absence. Spécialement un homme comme Sutton.

Sutton est un homme, un vrai. L’un des meilleurs dont dispose le service. Aussi habile qu’on peut l’être, de vastes connaissances en psychologie extraterrestre, une autorité en politique galactique. Aucun autre n’aurait pu accomplir cette mission sur 61 du Cygne aussi bien que lui.

Si c’était lui. Je ne le sais pas, bien sûr. Mais il sera là demain et il me racontera tout. Un homme a bien droit à un jour de repos au bout de vingt ans.

Lentement, Adams rangea le mento-casque, allongea une main presque hésitante et appuya sur une touche.

Alice répondit.

— Envoyez-moi le dossier Asher Sutton.

— Bien, monsieur.

Adams s’installa confortablement dans son fauteuil.

La chaleur du soleil se faisait doucement sentir sur ses épaules. Le tic-tac de la pendule était rassurant.

C’était banal et réconfortant après le murmure des voix fantomales venues du fond de l’espace. Des pensées que nul ne pouvait situer, que nul ne pouvait suivre pour affirmer : « Celle-ci est partie de là et à tel moment. »

Cependant, on essayait, pensa Adams. L’homme essaie n’importe quoi, prend n’importe quel risque. Joue sans avoir la moindre chance.

Il eut un petit rire intérieur. En pensant à la bizarrerie de cette recherche.

Des milliers de gens à l’écoute de ces pensées désordonnées venant on ne savait d’où dans le temps et dans l’espace, guettant un indice, un signe, qui les mettrait sur la voie. Cherchant une miette de sens dans ce flot jacassant… À la poursuite d’un mot ou d’une phrase ou d’une pensée dissociée qui pourrait être traduite en une philosophie nouvelle, une technique ou une science nouvelles… ou quelque chose de nouveau dont la race humaine n’avait jamais même rêvé.

Un concept nouveau, se dit Adams en se parlant à lui-même. Un concept entièrement nouveau.

Il se morigéna.

Un concept nouveau pourrait être dangereux. La situation actuelle ne pouvait admettre quoi que ce soit qui sorte de la routine, qui ne cadre pas avec les habitudes humaines de pensée et d’action.

On ne pouvait tolérer la moindre perturbation. Il ne pouvait exister que la pure détermination entêtée de survivre, de serrer les dents et de tenir. De maintenir le statu quo.

Plus tard, un jour, dans des siècles, il pourrait y avoir temps, lieu et place pour un concept nouveau. Quand l’emprise de l’Homme serait plus ferme, quand le front serait mieux garni, quand une ou deux erreurs ne constitueraient plus un désastre.

L’Homme, pour le moment, était maître de tous les facteurs. Il avait la supériorité partout… Une faible supériorité, d’accord, mais une supériorité. Et il fallait que cela demeure ainsi. Rien ne devait faire pencher la balance dans le mauvais sens. Pas un mot, ni une pensée, ni un acte, ni un chuchotement.

Dans le torrent des siècles
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